Narcose ou anesthésie "Jacob Lorber"

Publié le par estaran

Narcose ou anesthésie

Le Grand Évangile de Jean, X/209, et les Dons du Ciel II/28 février 1847 (extraits cités par Viktor Mohr)

(Le Seigneur:) «...Car ce que tu manges et qui entre dans ton estomac pour fortifier et vivifier ton corps n'est pas si mort que tu le crois! Cela se compose de trois parties: en premier lieu, la partie matérielle, que tu peux voir et toucher, et dont tu perçois, lorsque le mets est bien préparé, la saveur dans ta bouche après en avoir senti le parfum par le nez. Ce sont là les éléments qui animent ton corps.

Ensuite, quand la nourriture parvient à ton estomac, elle y est en quelque sorte cuite pour la seconde fois, ce qui permet à deux éléments essentiels de se développer: l'un, le plus grossier, sert à nourrir le corps, ses organes et ses muscles; l'autre est transporté par le sang, lui-même constitué de ces deux éléments, vers toutes les parties du corps qui ont besoin d'être nourries et fortifiées.

Une fois que, dans l'estomac(*), ces deux éléments ont été dûment séparés de ce que tu as mangé pour être envoyés à travers le corps, tu ressens la soif et tu bois, ce qui entraîne la nourriture dans la partie inférieure du ventre, plus petite et divisée en douze compartiments. Là, la matière éthérique, séparée par un processus de fermentation approprié des petites cellules des aliments que tu as absorbés, va servir à animer les nerfs, raison pour laquelle on peut aussi l'appeler "esprit nerveux"(**).

À travers la rate, l'élément éthérique extraordinairement subtil, que nous appellerons "substance", est conduit par une voie secrète jusqu'au coeur, d'où il sort complètement purifié pour entrer dans l'âme de l'homme, et c'est ainsi que l'âme retire de toute nourriture que tu

(*)

In dem oberen Magen, littéralement «l'estomac supérieur», ou la partie supérieure du ventre par opposition à la «partie inférieure» décrite ensuite. Magen, l'estomac, désigne par extension le «ventre» en langage courant. D’où au § 7, les «deux estomacs», le second étant apparemment l'intestin grèle, et le mot «intestin» étant réservé ici a leur partie inférieure. (N.d.T.)

(**) Nervengeist, «esprit nerveux» ou «esprit des nerfs», ce dernier terme étant utilisé dans la suite. (N.d.T.) 44

absorbes l'élément qui lui est apparenté, et qu'elle est nourrie et fortifiée dans toutes les parties qui la composent, qui sont tout à fait semblables à ton corps...»

L’esprit nerveux mentionné ci-dessus, ce fluide éthérique qui assure le lien entre l'âme et le corps, évoqué ici, joue un rôle prépondérant dans l'anesthésie ou narcose.

"...N'importe quel éther agit d'une façon anesthésiante en tant que fluide spirituel spécifique sur l'esprit des nerfs. Cela s'applique aussi au vin, à la bière, au jus de fruit fermenté et tous les liquides semblables, car dans ces liquides les éléments spécifiques éthériques sont déjà plus libres et moins liés qu'ils ne le sont dans l'eau et d'autres liquides non fermentés. Dans l'éther pur, ils sont presque totalement libres et ne peuvent être retenus que dans un récipient bien scellé. Quand un tel éther est inhalé par l'organisme du corps, et atteint le secteur où l'esprit des nerfs est au travail et entre en contact avec lui, il sera avidement absorbé par l'esprit des nerfs à cause de sa similitude et sera employée pour la saturation des chambres intérieures des nerfs.

Mais quand une saturation aussi soudaine et imprévue se produit, ces chambres se gonflent comme des bulles, et dans cet état elles ne sont plus capables de réagir, ni à des blessures externes, ni aux sollicitations intérieures de la part de l'esprit des nerfs.

Il est compréhensible que de ce fait l'esprit des nerfs lui-même devienne inactif en ce qui concerne le corps. Car à cause de la saturation momentanée des chambres des nerfs, l'esprit des nerfs n'est plus lié au corps. L'âme aussi est alors libre, parce que dans ces conditions, et toujours à cause de la saturation, elle ne lie plus l'esprit des nerfs à ces chambres saturées. Mais quand l'âme est libérée du corps durant le temps bref de l'engourdissement des nerfs, elle se trouve dans la sphère du monde des esprits qui correspond à l'état de son coeur.

Si cet état est bon, l'âme se trouvera dans une contrée paradisiaque, pleine de félicité. Mais si cet état est mauvais, l'âme restera, pendant la durée de la narcose, dans ce mauvais état.

Et puisque l'âme et l'esprit des nerfs restent pleinement reliés comme pendant le sommeil naturel, l'âme peut communiquer à l'esprit des nerfs les formes qu'elle a contemplées durant la narcose, et peut donc parfaitement se souvenir de ce qu'elle a vu dans le monde spirituel, alors qu'elle ne sait rien de ce qui est arrivé pendant ce temps au corps physique.

Dans un état somnambulique, de même d'ailleurs que dans les rêves profonds pendant le sommeil naturel, l'âme ne garde pas de souvenir lorsqu'elle revient à son état normal, parce que dans cet état, elle n’est habituellement pas reliée à l'esprit des nerfs; ce dernier doit, dans ces cas, rester en contact étroit avec les nerfs, car ceux-ci, sans saturation, sont faibles, et privés de l'esprit des nerfs, ils mourraient vite et se dissoudraient, ce qui aurait comme conséquence la mort du corps.

Mais lors de l'anesthésie avec l'éther, c'est l'éther qui remplace l'esprit des nerfs, et lors des rêves naturels, c'est l'éther de la digestion tiré des aliments. Dans ce cas l'esprit des nerfs peut se libérer et se mettre au service de l'âme uniquement - d'où la possibilité, pour l'âme, de se souvenir de tout ce qu'elle a vue dans le monde spirituel.

C'est là la différence facilement compréhensible entre l'état d'anesthésie et le sommeil dit magnétique, où l'âme peut observer son corps, parce qu'alors l'esprit des nerfs est toujours relié au corps, tandis que sous l'anesthésie, tous les deux, âme et esprit des nerfs ne sont plus liés au corps. 45

Les effets de l'anesthésie qui peuvent se manifester ultérieurement, comme cela arrive de temps à autre chez certaines personnes, sont semblables à ce que vous pouvez observer auprès de ceux qui sont en prison. Ceux-ci ne désirent rien de plus que de retrouver la liberté. Et si l'un ou l'autre réussit à échapper par quelque trou de sa prison, et qu'il y soit ensuite ramené, son désir de s'échapper sera encore plus intense.

C'est le même désir qui est implanté dans l'âme par l'anesthésie. Aussi arrive-t-il chez certaines personnes que cette soif d'évasion de l'âme se manifeste, à certaines périodes, par des convulsions, en particulier chez ceux qui ont des nerfs solides, quoique parmi ceux qui sont fragiles des nerfs, tous n'en sont pas exempts. On peut remédier à ce mal par le somnambulisme, ou mieux encore, par l'imposition des mains avec une foi forte et le jeûne... "

Publié dans LA SANTE

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