Le coeur, transporteur de vie

Publié le par estaran

Le coeur, transporteur de vie

Le Grand Évangile de Jean, V/114 et VIII/56, 57

Le Seigneur: ''Tout organisme humain comporte, presque au centre du coeur, un nerf de vie, un tout petit organe grâce auquel tout le reste du corps est animé. Les différentes parties de ce petit nerf du coeur sont organisées de telle manière qu'elles attirent à elles l'éther vital contenu dans le sang et l'air respiré, ce qui leur permet d'abord de conserver elles-mêmes une très grande activité vitale, ensuite de transmettre à tout l'organisme cette activité vitale et ainsi d'animer comme il se doit le corps tout entier.

Si Je te coupais le pied ou la main, tu continuerais de vivre, de même que l'on voit survivre, bien qu'infirmes, beaucoup de vieux soldats qui ont perdu au combat un bras, une jambe, une oreille ou le nez: mais la moindre blessure au coeur, où se trouve ce petit nerf de vie, entraîne à l'instant la mort du corps.

Mais si le corps des hommes, et aussi celui des animaux à sang chaud, est ainsi fait, il en va de même du grand espace de la Création des mondes: l'ensemble de toutes les innombrables gousses globales représente un homme d'une taille extraordinaire, qu'il vous serait impossible de concevoir. Dans cet homme, la gousse globale dans laquelle nous nous trouvons est le coeur, et cette terre elle-même est précisément, pour ce grand homme tout 20

entier, le minuscule nerf vital qui, dans le coeur, ne se trouve pas exactement au centre, mais un peu sur la gauche.

Il existe bien aussi, au centre du coeur, un très grand complexe nerveux, mais ce n'est pas là le siège principal de la vie. Ce n'est que l'atelier où l'aliment vital est extrait du sang et de l'air et est conservé. C'est là que le nerf vital essentiel le prend et qu'il le féconde ou l'enrichit pour en faire finalement une substance propre à la vie, c'est-à-dire à la vie naturelle temporaire de l'âme, qui, sans ce nerf, ne pourrait jamais entrer en relation avec l'organisme corporel.

Ainsi donc, le nerf vital en question, situé à la gauche du coeur, n'est qu'une toute petite excroissance à l'aspect fort peu remarquable, comparable aux minuscules excroissances sensibles situées à l'extrémité des petits orteils, l'une du pied gauche, l'autre du pied droit. Ces petites verrues sensibles, qui ne sont recouvertes que par l'épiderme, sont les principaux vecteurs sensibles des pieds et pourtant, qui y prête attention, qui connaît leur existence ?

Si un homme de chair avait le malheur de perdre les petits doigts de ses pieds, il en pâtirait fort - bien davantage que s'il perdait ses gros orteils.

Il y a dans le coeur deux minuscules cavités, correspondant aux deux ventricules. Ces deux cavités seraient à vos yeux comme des petits points à peine visibles. Pourtant, malgré leur taille minuscule, elles sont ainsi faites qu'elles conditionnent à elles seules d'abord la vie du coeur, et, à travers lui, celle du corps tout entier avec ses innombrables parties et organes.

La première de ces cavités, et par conséquent la plus importante, correspond à ce qui appartient à l'esprit, donc à la vie proprement dite. Nous l'appellerons cavité "positive", donc vraie. Quant à la seconde, qui est d'une certaine manière moins importante, bien qu'essentielle elle aussi à la vie physique, nous dirons qu'elle correspond à la matière et la nommerons donc "négative". Cette dernière n'a pas de vie propre et n'est que le réceptacle de la vie qu'elle semble recevoir de la cavité positive à chaque nouveau battement de coeur, pour la transmettre ensuite à travers le sang à tout le corps.

De cette description aisément compréhensible, vous pouvez conclure que le coeur doit être et est en vérité fondamentalement conçu pour donner vie à tout le corps. Et il va de soi que ce coeur doit aussi être un mécanisme organique particulièrement complexe, aussi artistement que sagement disposé pour propager ainsi la vie qui naît de lui: car lorsqu'on veut transporter quelque chose au loin, il faut de bonnes routes et des moyens de transport appropriés.

Pour ce qui est des parties du corps, la petite cavité vitale positive du coeur est assurément elle aussi l'un des points les moins remarquables de tout le corps: obscure, jamais éclairée par les rayons du soleil, elle est ignorée et méprisée par ceux-là mêmes qui lui doivent la vie. Si l'on en parlait à des philosophes, ils diraient en haussant les épaules: "Comment la puissante vie de l'homme tout entier pourrait-elle ne dépendre que d'un petit point à peine visible?!" Il s'ensuit clairement que les plus grands philosophes eux-mêmes, sans parler des hommes ordinaires, sont fort éloignés de connaître la vraie cause de leur propre vie.

Et pourtant, tout homme qui veut se connaître vraiment et connaître Dieu doit rentrer, par la voie de l'humilité et de la docilité la plus extrême, dans cette petite cavité du coeur qui est ce qu'il a de plus modeste, et restituer spirituellement la vie qu'il en a reçue! Lorsqu'un homme fait cela, il permet à cette petite cavité vitale de s'étendre et de s'illuminer de part en part, et alors, c'est tout son coeur qui est éclairé, et par-là l'homme tout entier, qui se connaît 21

enfin lui-même et par-là connaît Dieu, parce qu'il voit enfin la vie divine se déverser dans cette petite cavité, s'y accumuler et s'y changer en une vie libre et autonome.

Ainsi, c'est dans cette petite cavité que demeure le véritable esprit divin, et quand l'âme humaine y pénètre grâce à une humilité et une docilité véritables et à l'amour du juste pour l'amour éternel incréé de Dieu, cette âme s'identifie avec l'esprit éternel de Dieu qui lui-même s'unit à cette âme créée, et c'est cela qui est la régénération spirituelle ou renaissance de l'âme dans l'esprit divin.''

Publié dans LA VOIE DU COEUR

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